Prévenir les désastres à Kyoto

C’est en 794 que la ville de Kyoto a été choisie comme nouvelle capitale. Toute la cour a emménagé dans la cité construite selon les règles de l’harmonie chinoise, en équilibre quadrillé nord-sud, est-ouest. Des murailles encadraient la nouvelle ville appelée Heian-kyô (capitale de la paix et de la tranquillité) et ces très anciennes divisions sont toujours visibles dans la ville d’aujourd’hui.

Les rues marchandes de la ville sont celles du centre-ville où on trouve toujours les marchands de thé, de riz, de couteaux, de tissus les plus intéressants (Nishijin, Sanjo, Shijo).

Le Tôji (temple de l’est) était chargé de protéger l’entrée de la nouvelle capitale. Sa pagode de 5 étages, capable de faire la « danse du serpent » en cas de séisme, est devenue un symbole de la ville. Vous le devinez: il y avait également un temple à l’ouest de la grande porte, le Saiji, dont il ne reste que des ruines. Même chose pour la grande porte, Rajômon (ou Rashômon pour les amateurs du film-culte) qui s’ouvrait sur une immense avenue de 84 mètres de large, la Suzaku-ôji. Il ne reste rien de la porte quand on se rend sur le lieu… Sauf une pierre commémorative dans un mini-parc pour enfant. Léo a fait une glissade. Il faisait très chaud pendant notre visite du Tôji, on marchait lentement, s’abritant sous notre ombrelle, s’hydratant beaucoup à cause de la température au-dessus de 30 degrés.

Vaut mieux être préparé

On avait rendez-vous avec des amis tout près, au Centre de prévention des désastres des résidents de la ville de Kyoto. C’est gratuit, mais il faut réserver, car les groupes sont limités. C’est en fait une formation sur les différents désastres qui peuvent frapper la ville et les façons de s’y préparer et de réagir. Nous sommes en petits groupes de 12, ça dure un bon deux heures et on explore :

  1. Les tremblements de terre. D’abord, une salle de cuisine reconstruite qui bouge jusqu’à un « shindo » (l’échelle japonaise du ressenti) de 7 : il faut se cacher sous la table, puis fermer le gaz et l’électricité. Les enfants ont trouvé ça « amusant ». Puis on projette un film qui nous montre sur grand écran les conséquences des différents tremblements de terre et une vraie famille réagir avec la vaisselle qui tombe, les couteaux aussi, etc. Cette fois, Léo a trouvé ce film plus effrayant que plaisant.
  2. Les typhons. Le problème avec ces tempêtes qui peuvent durer plusieurs jours, c’est la quantité d’eau qui se déverse en peu de temps. Les rivières se gonflent et peuvent rapidement inonder la ville. Or plusieurs centres commerciaux sont souterrains et les accès des métros sont ouverts directement sur les trottoirs… Dans un film 4D, on montre les mauvais choix d’un couple qui magasine, la fille qui refuse de sortir parce qu’elle attend son chum parti ailleurs, même si le garde de sécurité la presse…

On nous fait tester à quel point il est difficile d’ouvrir une porte quand il y a 10 cm d’eau derrière, puis 20 cm, puis 30 cm (j’ai réussi et on m’a félicité, car c’est plusieurs kilos à pousser, j’ai été l’une des seules à réussir), puis 40 cm (impossible, ça prend trois gars musclés, selon la guide).

Puis on voit une animation 3D avec une petite famille qui vit proche de la montagne. La fille ado est restée à la maison, elle devait rejoindre le refuge, mais elle veut aussi voir la fin de son programme. Vous le devinez, elle quitte presque trop tard, la montagne s’écroule tout juste après son départ, et elle arrive en pleurant au refuge. On observe aussi une carte de la ville avec les points qu’on doit éviter en cas de typhon.

En pleine action, on apprend à éteindre un feu!

3. Le feu. Un pompier explique comment utiliser un extincteur et on teste cet extincteur sur un écran où de faux feux brûlent! Étape finale : on nous fait visiter un faux appartement vide. Puis le pompier nous explique que la fumée est souvent ce qui tue bien avant les flammes. Il enfume le faux appartement. Et il nous fait entrer en groupe de quatre, avec une lampe de poche. On marche accroupis, un linge sur le nez, à chercher le signe lumineux de la sortie, qui n’est pas facile à trouver tout à coup… Excellent apprentissage!
 
Le centre reçoit des groupes scolaires, des employés aussi, pour former ses citoyens, un petit groupe à la fois. Il y a un tel centre à Osaka aussi, adapté à la réalité de cette ville (on doit y parler de tsunami par exemple). Je pense que Léo me prendra peut-être un peu plus au sérieux quand je lui dirai, en pleine nuit, réveillée par un tremblement de terre, qu’il faut se préparer à sortir si ça continue.

Ma face dans votre télé

Samedi le 4 juin, à 22h30, vous me verrez ma face à la télé, sur ICI Télé Radio-Canada. J’ai participé à un documentaire sur les changements au Canada depuis 50 ans, enregistré à Toronto avant mon départ. Et si vous ne voulez pas attendre, le documentaire est déjà disponible sur Tou.tv! Très intéressant!

Les fins de semaine sont toujours bien remplies, avec des rencontres avec des amis absolument sympathiques: en français dans un restaurant américain, en japonais en mangeant de la ratatouille, au Château d’Osaka ou dans un salon de thé de Kyoto. Léo a des plans d’envergure : grimper le mont Hiei, le mont sacré de l’est… Une amie l’a pris au mot et on part tôt samedi matin pour arpenter ses 900 mètres. Je vous raconterai ça!

Laisser un commentaire