Je réunis ici quelques chroniques que j’ai envoyées pendant notre séjour d’un mois au Nicaragua.
22 juillet 2004, Managua et Volcan Masaya
Après notre arrivée au Nicaragua, la journée qui a suivie a été consacrée à la visite de la ville de Managua, qui est très étendue parce qu’elle a été reconstruite n’importe comment après le tremblement de terre de 1972. Nous avons vu les plus belles parties: la vieille cathédrale (toute fissurée par le tremblement de terre), le grand lac Managua (pollué) et une vue de la ville sur la colline (avec une grande statue de Sandino, un héros national). Nous avons visité le musée national et nous avions un guide qui parlait anglais, c’était très intéressant.
Le lendemain, nous sommes partis visiter notre premier volcan: Masaya. Nous avons marché deux heures autour du cratère, il faisait chaud! La terre noire, l’après-midi et le peu de vent n’aidaient pas! Il y avait un autre cratère à côté, le Nindiri, qui est toujours actif et qui est en phase de dégazage! C’est le deuxième plus grand pollueur du monde et le trou avec la fumée étaient impressionnants. Ça sentait le soufre et, de proche, c’était très épeurant. Le soir, nous sommes allés manger dans un restaurant et danser sur de la musique latino! Ma première fois!
24 juillet 2004 – Playa Domingo, Isla Ometepe
Après avoir mangé, nous sommes partis tous les sept en cheval. C’était extraordinaire! Nous avons vu des singes, des oiseaux (urraca surtout), des cochons, des zébus, des fleurs, des chiens (avec des grandes oreilles), toutes sortes d’arbres et les deux volcans… Vraiment fantastique! Nous sommes même passés dans une plantation de bananiers et nous avons fait du galop sur le sable au bord du lac.
Ce soir, nous dormons dans une petite chambre avec un ventilateur et ça a l’air bien, mais en mettant l’insecticide, nous avons vu un cafard!!! Ah! Par chance que Philippe et Eric savaient quoi faire (le tuer bref!) 🙂 Attention: demain, nous serons tellement rackés! Et nous allons à pied une cascade du volcan Madera!
Lorsque nous sommes enfin arrivés, nous nous sommes élancés vers l’eau pour une bonne trempette! Et l’eau était merveilleuse! Elle frappait fort, car elle tombait de très haut (le haut du volcan). Mais ça faisait du bien! 🙂 La descente a été moins difficile que la montée. Dans le pick-up de retour, nous avons été joyeusement douchés par une belle pluie tropicale qui nous est tombée dessus alors que nous commencions à sécher!!! 🙂 Et nous sommes arrivés juste à temps pour prendre le petit traversier vers la rive.
Aujourd’hui, nous sommes partis au Parc Chocoyeros-El Brujo situé à Ticuantepe. Pour notre taxi-man, Luis, ça n’a pas été facile de se rendre. La route vers le parc était creusée de trous à cause de la saison des pluies. Mais le paysage était très beau. Nous avons vu des plantations d’ananas, de « starfruit », de « pitaya » et de café. Il y avait de drôles de pancartes jaunes sur la route qui avertissaient de rats, de pangolins et de serpents. D’ailleurs, le monsieur du parc nous a présenté les différentes sortes de serpents présentes et ce n’était pas très rassurant, même si un seul était venimeux!
Au parc, nous avons pris le sentier qui devait nous mener aux chocoyos, des sortes de petits perroquets verts éclatants. Nous avons fait le sentier sans guide et c’était très beau. Les feuillages nous couvraient. Au bout du sentier, nous avons vu une petite cascade et un mur de roche avec des trous creusés par les chocoyos (car leurs becs grandissent sans cesse, comme nos ongles, et ils se font le bec sur le mur, ce qui crée des nids). Il y en avait des centaines qui volaient et criaient. Superbe!
Au retour, nous avons entendu le tonnerre gronder et le vent faisait chanter les arbres. Les oiseaux et les singes criaient fort et tout était très sombre. Il y avait une telle sensation d’urgence, c’était effrayant. Lorsque nous sommes arrivés près de notre taxi, la pluie torrentielle a commencé. Voilà, un beau parc, malgré la route! 🙂
27 juillet 2004 – Granada et Las Isletas
Le petit bateau nous a arrêté à un fort espagnol qui gardait la ville des pirates qui venaient de l’Atlantique par le Rio San Juan et le lac Nicaragua. Philippe est retourné chercher le sac à dos qui était resté dans le bateau. Malheureusement, le bateau n’était pas attaché au quai et Philippe est parti à la dérive!!! Le monsieur de la visite criait comment conduire le moteur, mais en espagnol nicaragueen et Philippe amenait le bateau vers une grosse roche!!! Le monsieur criait encore plus fort et Philippe a trouvé le fameux « piton » rouge pour arrêter le moteur. Le monsieur prit la corde du bateau et le ramena à quai, mais il resta sur le bateau tandis que nous finissions de visiter le fort et ses canons. 😉 Juste au cas où… 😉
Après, nous voilà en ville! Nous sommes entrés dans la cathédrale de Granada, qui est superbe. Le parc central également, comme dans le Vieux-Québec, il y a des calèches partout pour vous amener faire un tour de la ville. 🙂 Les chevaux ont même des rubans de mariage dans la crinière!!! Luis (notre taxi-man) nous a donné un aperçu du marché, avec plusieurs boutiques, marchands, huttes et beaucoup beaucoup de choses à acheter… Demain matin, nous devons aller à celui de Managua avec Cecilia, alors nous ne nous sommes pas arrêtés. 🙂
Nous avons photographié plusieurs églises (on dirait qu’il y en a à tous les coins de rues et les Jésus sont super saignants). Puis, nous avons visité le musée de Granada dans lequel il y avait des statues de pierres et des gravures sur la pierre (pétroglyphes) qui datent de plusieurs milliers d’années. Nous nous sommes arrêtés pour boire un soda à l’orange quand le vent a menacé et la pluie (torrentielle toujours) a commencé!!! Chanceux que nous sommes, nous avions fini notre visite de la ville juste à ce moment là et nous sommes repartis en taxi!
29 juillet 2004 – Mercado Huembes, Managua
Ça été une grosse journée puisque nous sommes allés visiter le marché Huembes! Les Nicaragueens sont surprenants, ils créent de si belles choses avec leurs mains! Nous avons acheté un marimba (un espèce de xylophone en bois, un instrument typique d’ici), des maracas et des flûtes en forme de tortues! J’ai maintenant un bon choix de bracelets et de colliers. Un plat en céramique (que nous devrons de faire attention de ne pas briser au retour), une vraie grenouille empaillée (on ne le savait pas en l’achetant! Philippe a fait des gros yeux quand il l’a appris!!!) et beaucoup de belles choses en bois ou en pierre. Franchement, c’était si intéressant que nous y retournons samedi! 🙂 🙂 🙂
Le 29 juillet était également le jour de l’anniversaire du papa de la maison qui nous héberge! Alors, nous avons acheté une pinata au marché et nous l’avons remplie de bonbons! Après l’avoir pendue à une branche de palmier, nous avons tous participé à la tombée des bonbons! C’était très drôle et très amusant! 🙂 Les ballons, les cadeaux et les gâteaux… Mmm… Et puis, nous avons chanté le « bonne fête » en anglais, espagnol, français et même la version québécoise! 😉
30 juillet 2004 – Laguna de Apoyo, Iglesia Santo Domingo y Nueva Catedra
Nous avions prévu visiter le volcan Mombacho aujourd’hui et faire du canopy. Ce sont des fils accrochés aux arbres et nous glissons sur les fils au-dessus de la jungle… Malheureusement, en arrivant au parc, les gens nous indiquent que le canopy coûtent 25$ US CASH… AH!!! Nous n’avions pas assez d’argent sur nous…
Philippe a eu une bonne idée: demander à Luis ce qu’il y avait de près qui était intéressant à voir. Nous avons donc vu la Laguna de Apoyo, un lac de cratère superbe. C’est absolument stupéfiant quand vous montez la côte et que la vue arrive tout à coup! Il y avait un petit marché là-bas aussi… 😉
Et puis, nous avons vu l’église Santo Domingo (le saint de la ville de Managua qui sera fêté le 1er aout!) et elle était vraiment superbe. Toute blanche dehors, toute blanche en dedans, mais avec un autel en bois. Admirable. Il y avait une grande croix percée dans le mur et le soleil entrait par là. Vraiment une belle église… surtout en comparaison à ce que nous avons vu après!
La nouvelle cathédrale, construite après le tremblement de terre, est terriblement vilaine! Imaginez un paquet blanc qui portent des oeufs. Renversez-le. Et vous avez le toit de la cathédrale. Affreux! Et il y a une grande tour laide à côté. Le tout est en béton, comme dans le métro. Et rien n’est peint pour adoucir le tout… Et l’intérieur… C’est super grand, super vide… À un endroit où ils ont mis de la peinture jaune (comme les lignes de la route)… Oh mon Dieu… Difficile de croire qu’on peut prier là-dedans. C’est l’église la plus laide qu’on a jamais vue de notre vie. Peut-être veut-on forcer les gens à garder les yeux fermés?
1er août 2004 – Volcan Cerro Negro
Dimanche fut une dure journée. Nous étions partis en groupe de quatre à la recherche du Cerro Negro (« petite montagne noire »). Nous avons finalement trouvé le chemin grâce à un monsieur du village qui nous a mené jusqu’au volcan pour nous servir de guide. Quand j’ai aperçu ce volcan pour la première fois, je l’ai trouvé plutôt petit (800 mètres) comparé aux autres plus connus comme le Momotombo ou le Mombacho (visibles dès l’atterrissage à Managua). La dernière éruption du Cerro Negro est très récente (1999) et la lave durcie est devenue un tas de roches plus ou moins importantes.
Au bas de la montagne, j’étais toujours souriante, le chapeau jusqu’aux oreilles et la crème solaire pour bouclier. Quelle merveille! Un volcan peut contenir plusieurs cratères et le Cerro Negro nous en offrait un dès le début de l’ascension. Les grands rochers noirs étaient d’ailleurs assez facile à escalader. Mais plus nous montions, plus la lave se transformait en petites roches roulantes sous nos pieds.
La roche volcanique est très poreuse et rugueuse, de sorte que nous nous écorchions les mains dès qu’on nous les posions sur celle-ci. De plus, Philippe décida de m’apprendre que cet habitat de lave noire surchauffée par le soleil est exactement le genre d’endroits où les petits scorpions noirs du Nicaragua (douloureux, mais non venimeux) aiment se terrer. J’étais enchantée de l’apprendre! 🙁 Au début, je prenais soin de ne pas déposer mes mains par terre…
Finalement, nous étions tous à quatre pattes pour monter dès le milieu du volcan, excepté notre guide qui avait déjà atteint le sommet et nous encourageait de là-haut. J’avais l’impression de monter d’un pas et de glisser de deux, en amenant avec moi une quantité effroyable de roches et de sable!
Le sommet en valait cependant la peine. La vue des cratères est superbe, les couleurs des minéraux sont variées: blanc, jaune, brun, rouge. De plus, le volcan avait de nombreuses fumerolles qui confirmaient son activité. L’odeur de soufre flottait dans l’air. Nous sommes restés quelques temps à regarder la splendide vue. Pour revenir en bas, nous avions le choix: l’habile « surf » sur les roches volcaniques ou la malheureuse descente sur les fesses, de sorte que quelques bleus supplémentaires s’ajoutèrent à ma collection. Cela étant dit, il a été beaucoup moins long de descendre que de monter! En revenant, nous avons pu observer une tornade au loin. C’était tout un spectacle! Et puis, la pluie a menacé, ce qui fait qu’on était, comme toujours, de retour juste à temps! 🙂
3 août – Leon
Aujourd’hui, nous sommes allés visiter le Vieux Leon et Leon. En effet, cette ville a été détruite aux environs de 1600 par un tremblement de terre et les ruines sont devenues un parc protégé par l’UNESCO. C’était très intéressant, nous avons même eu un guide qui parlait anglais pour tout nous expliquer. La vue sur le Momotombo (le 5e des plus hauts volcans du Nicaragua) était superbe. Nous avons pris de nombreuses photos. 😉
La visite de Leon fut assez courte, comme ça avait été le cas pour la ville de Granada: nous préférons nettement la visite des volcans! Nous avons vu quatre églises superbes, mais il nous a été impossible d’entrer, ce qui gâche un peu le plaisir de visiter. Nous sommes revenus à Managua.
Dans la soirée, nous sommes allés au restaurant arabe. L’ambiance était vraiment super et les mets étaient très spéciaux. 😉 Nous avons trop mangé d’ailleurs. Le dessert était hyper sucré et Philippe a fait des cauchemars de volcans!
Voila pour nos dernières aventures. Demain, nous allons voir un autre volcan, le Mombacho, et nous essayerons le fameux « canopy », une expérience inoubliable, nous en sommes certains! 😉
5 août 2004 – Volcan Mombacho et canopy
Ce matin, nous sommes allés, pour la deuxième fois, au parc du volcan Mombacho, armés de suffisamment d’argent pour le volcan et le canopy. À dix heures, nous avons embarqué dans un camion militaire qui nous a mené à 1000 mètres, au sommet du volcan, près d’un centre de recherches. Comme le Mombacho n’est pas entré en éruption depuis plusieurs milliers d’années, le cratère est complètement envahi par la jungle. Nous sommes entrés dans l’éternel nuage qui couronne le Mombacho et le vent était impressionnant.
Nous avons rapidement fui le troupeau de touristes hippies qui étaient avec nous dans le camion pour prendre une guide privée qui devait nous mener dans le cratère pour une marche de quatre heures. Le Mombacho est l’endroit le plus « junglesque » que nous avons visité jusqu’à présent. Malheureusement, à cause du mauvais temps (brume et pluie), nous n’avons rien vu aux deux belvédères visités et nous avons dû écourter la marche parce que le sentier risquait de devenir trop glissant. Néanmoins, cette jungle nuageuse et venteuse était très impressionnante et fraîche (comparé à la température à laquelle nous sommes habitués depuis que nous sommes ici).
Notre marche a donc duré deux heures et nous sommes arrivés juste à temps pour prendre le camion qui devait nous amener au canopy. Le canopy… En arrivant, les deux guides nous ont arnaché d’un kit d’escalade, puis nous avons grimpé à la première station, située en haut d’un arbre gigantesque. Là… commence l’action! Accroché à un fil de métal par la ceinture, le « canopeur » glisse d’un arbre à l’autre grâce à une poulie. Il passe au-dessus de la canopée (=jungle, 200 mètres plus bas) pendant un demi-kilomètre (40 minutes)!!!
Nous avons pratiqué cette activité dans plusieurs positions! 😉 D’abord, le « normal » (accroché par le ventre, en petit bonhomme), le « singe » (les pattes en l’air, la tête en bas, les bras dans le vide) et le « superman » (comme un avion)! Une aventure à sensations très fortes!
C’était notre dernière sortie avec notre chauffeur Luis qui a été d’une grande aide et une agréable compagnie! Gracias! Voilà, demain nous partons à la Playa Coco, à trois heures de route. Nous allons passer la fin de semaine dans le Pacifique, avec ses grandes vagues et son sable noir. Nous allons faire très attention à ne pas nous faire emporter par les courants et nous avons acheté des planches de « body-boarding » pour mieux flotter sur les vagues. 🙂 On se reparle donc bientôt! 🙂