Jeudi 6 mai, la Golden Week vient de se terminer au Japon. C’est-à-dire que les trois jours fériés du 3, 4 et 5 mai ne sont plus que de bons souvenirs pour les étudiants et certains employés (beaucoup travaillent quand même). Je vais pouvoir poster une lettre datant de presque une semaine (j’avais oublié la Golden Week…)
Hier, je suis allée en expédition au mont Hiei. Cette montagne que je vois de la chambre où j’habite m’a toujours attirée. J’avais atteint le sommet du mont de l’ouest (Atago-san) à l’époque où j’habitais tout près, je voulais maintenant visiter la montagne dominant l’est! Malgré les trains qui y grimpent (cable-car puis téléphérique), je voulais l’atteindre avec les pieds. Une amie s’est donc portée volontaire pour m’y accompagner et nous étions trois hier.
Il faisait très beau. Environ 28 degrés, très humide et étouffant. Comme en été. Et je suis loin d’être en forme (mes amies non plus)! Ça nous a pris un bon deux heures par le chemin du mont Kirara pour attendre le sommet de Hiei-zan. Ouf! J’ai encore mal aux jambes ce matin!
Le sentier parcourt une voie naturelle entre des glissements de terrain. C’est presque effrayant. Près du sommet, c’est une forêt de cèdres japonais qui nous entourent (quelle odeur enivrante…) Nous avons mangé assis par terre en regardant le village de Ohara blotti entre les montagnes du nord de Kyoto.
En haut, nous sommes allés visiter le temple Enryaku-ji, reconnu au patrimoine mondial de l’humanité. J’ai pu y obtenir quatre calligraphies (sur une possibilité de dix, mais je ne voulais pas courir partout). J’ai également pu admirer de très belles calligraphies d’étudiants. Ce qui m’a rappelé mon état de débutante!
Petite histoire à propos de ce temple vieux de 1200 ans: il a longtemps été un lieu d’entraînement de moines guerriers (sôhei). La puissance de cette branche du bouddhiste (Tendai) est devenue tellement importante que le daimyô Nobunaga a attaqué le lieu et y a mis le feu en 1571. Ce que l’on peut y admirer sont des reconstructions du 16e et 17e siècles.
C’est souvent comme cela au Japon. Les lieux sont âgés, mais c’est un pays qui a toujours vécu avec les catastrophes naturelles (typhon, tsunami, tremblement de terre, volcan) et humaines (guerres, incendies). On reconstruit donc constamment ce qui est détruit, le lieu restant sacré et important.
D’ailleurs, ce temple est toujours le chef-lieu de la branche Tendai du bouddhiste. Et on y sent quelque chose de puissant. Dans la personnalité de ces moines qu’on y croise, dans ces pavillons qu’on a construit et reconstruit à bout de bras au sommet d’une montagne de 900 mètres, on est définitivement dans un endroit « habité » par l’histoire et le sacré.
Pour me voir sonner la grande cloche du temple:
Nous avons pris l’autobus pour rejoindre le téléphérique et redescendre. Nous avons pu admirer Kyoto d’un bord et le lac Biwa de l’autre côté de la montagne. C’est vraiment très beau. Au sommet, on peut également visiter un jardin, ce qui je n’ai pas fait (j’étais « un peu » fatiguée!)