L’explication de l’exception « Hokkaido » par l’histoire

Hoku-daiHokkaido est une région particulière, j’en ai eu la confirmation aujourd’hui…

D’abord, j’ai rencontré le professeur dont je parle dans mon livre Passion Japon. Vers la toute fin du livre, je cite un enseignant à l’Université de Hokkaido qui a fait une recherche sur la perception des Américains, qui se fient plus à l’expression de la bouche pour comprendre les émotions, par rapport aux Japonais qui comptent plutôt sur les yeux. Je parlais ensuite des émoticônes japonais, qui jouent avec les yeux… Par exemple: (^_^)

Eh bien, avant de partir de Kyoto, j’ai pensé que je devais rencontrer ce professeur dont j’avais trouvé la recherche si intéressante. Il m’a répondu et on dînait ensemble ce midi. Sympathique, ouvert, facile d’approche, c’est quelqu’un qui m’a motivée à continuer d’apprendre et de faire des recherches. Nous avons parlé de nos champs d’intérêts, je lui ai expliqué ma recherche au Japon et de mes projets de doctorat. Il m’a donné des trucs, exploré certaines idées. Nous avons passé un moment très agréable. Philippe aussi d’ailleurs, tellement ce professeur est intéressant!

Hoku-daiNous lui avons parlé du festival Yosakoi, sur lequel j’ai écrit il y a quelques jours. Il expliquait que Hokkaido est une terre nouvelle pour les Japonais, car ils n’y habitent que depuis 150 ans. Ici, il n’y a pas vraiment de « tradition », car l’histoire est courte. Ce qui explique les costumes étranges et colorés, mélange d’histoire et de cosplay. On invente de nouvelles choses.

Pour faire une histoire courte, il y a ici l’équivalent des Amérindiens: les Aïnu. Ce sont eux qui habitaient Hokkaido (qui avait un nom différent) auparavant. Il y a 150 ans environ, les Japonais ont intégré l’île du Nord au Japon.

Les Aïnu sont maintenant tellement intégrés aux Japonais qu’il est difficile de les reconnaître. Leur mode de vie, leur langue, leur cuisine, leurs traditions ne sont plus très présentes à Hokkaido. Nous n’avons vu que quelques musées, toujours situés un peu loin. Cette assimilation s’est faite avec le temps, tout en douceur. Ne reste que les noms des lieux qui sont toujours liés à leur langue presque oubliée, comme notre Chicoutimi, Saguenay, Rimouski, Québec. Ici, c’est Sapporo, Sounkyo, Toya, Oshamanbe, Muroran. C’est un peu triste, je pense.

Hokkaido, c’est donc une terre nouvelle pour le Japon. 150 ans, alors que Kyoto en a 1200, on comprend facilement le sentiment de nouveauté.

On dit également qu’on y trouve des gens plus directs que les Japonais de l’île principale. Les gens d’Hokkaido sont reconnus pour dire les choses telles quelles. Ce qui est vraiment très intéressant, non? 🙂

J’ai également appris, en consultant ce professeur et en faisant des recherches sur le web, que Sapporo est une ville qui reçoit plus de neige qu’au Québec. Mais il y fait moins froid l’hiver. On n’atteint jamais le -30 degrés. Le minimum doit être -15, peut-être -20. Nous avons un pays très particulier pour avoir tant d’intervalle entre l’hiver et l’été!

Tv-tower, SapporoNous sommes montés dans la tour de la télévision et nous avons adoré le point de vue sur la ville. Puis nous avons magasiné un peu. Une de nos petites valises s’est brisé, alors nous avons dû en acheter une autre. Philippe s’est aussi acheté un piano qui se roule et devient tout petit. On peut ainsi pratiquer nos musiques pour le concert qui s’en vient!

Tv-tower, SapporoEn soirée, nous avons marché jusqu’au quartier de Susukino, illuminé par des centaines d’annonces. Les pubs résonnent sur les grands trottoirs, mais il y a aussi une musique new-age qui nous suit pendant qu’on marche, c’est assez étrange… Comme si on voulait calmer la foule surexcitée, alors que cela s’ajoute au vacarme de la rue!

Susukino, SapporoNous croisions plusieurs filles habillées en yukata (kimono simple de coton). C’est une preuve majeure qu’à Hokkaido, on fait les choses différemment… Parce qu’à Kyoto, même sous les 28 degrés qu’il y fait présentement, on ne porte pas encore le yukata. Non, parce que « ce n’est pas l’été » officiellement. Il faut donc attendre encore un peu, vers la fin juin. Alors qu’ici, sous 18 degrés et un vent frais, les yukata étaient nombreux, en se foutant bien de la « date officielle de l’été »!

Vraiment, Hokkaido, ça ressemble de plus en plus à chez-nous.

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